Interviews

Rencontre avec Julaï

Quand le talent traverse l'Atlantique pour rejoindre le Sud de la France.

By

LiziAza

on

Mar 27, 2020

Interview

On s'est rencontré pour la première fois à Montréal, on se retrouve maintenant à Avignon. Voilà 4 ans que tu as quitté le Canada pour venir t'installer en France et vivre de ta passion. Quels sont les moments forts de ce challenge que tu t'es lancé ? 

Il y en a tellement mais je dirais surtout les rencontres, c'est amusant de se dire que j'écoutais certains artistes dans ma chambre en rive sud de Montréal et que quelques années plus tard je me retrouve parfois à fouler les mêmes scènes qu'eux ! La musique m'a vraiment permis de m'épanouir dans ma vie et de me rendre compte que peu importe le continent, on partage tous les mêmes rêves, voire parfois les mêmes craintes. Je crois que le vrai challenge dans tout c'était surtout de laisser derrière les amis et la famille pour retrouver une partie de ma culture que je connaissais moins, comme j'ai immigré au Canada à l'âge de 6 ans.

Cover UTC

En 2016, tu lançais ta toute première Mixtape  «  J'vis d'rap d'herbe et d'café». Quelles sont les évolutions notables que tu as apportées à ta musique depuis ?

Tout d'abord je dirais les textes, au fil des années j'ai acquis plus de facilité à m'exprimer dans mes sons, à moins tourner autour du pot si l'on veut. Même musicalement je crois avoir expérimenté différents univers afin de trouver ceux dans lesquels je suis le plus à l'aise et comme la musique est une affaire de partage j'ai été beaucoup influencé par les artistes qui m'entouraient et avec qui j'ai travaillé, ce qui m'a permis de repousser mes limites et d'expérimenter d'autres choses.

En novembre dernier tuas sorti ton tout dernier projet - UTC - . Ton son le plus streamé de ce projet et également le premier à être clippé est – FlyAway. Un son qui appelle à s'écarter de ses craintes et de ses principes pour pouvoir s'émanciper et avancer dans la vie. Peux-tu nous en dire plus sur ce son ?

Fly away est un morceau que j'aime beaucoup, j'ai voulu exprimer l'incertitude qu'on a souvent sur des choix ou des actions qui nous semblent trop durs a départager alors que bien souvent ce sont simplement nos craintes, nos principes et plus grossièrement l'égo qui nous empêchent de faire le pas. D'ailleurs dans le clip les images tournées au Canada sont en noir et blanc pour représenter l'aspect nostalgique de ce que j'ai laissé derrière moi tandis que les plans actuels sont tournés au sommet d'une montagne afin de représenter le chemin parcouru.

Dans un post en mars dernier, tu disais que même en étant au Québec tu as toujours regardé Les Poignées de Punchline avec envie et admiration. Ça y est, tu as maintenant la tienne ! Vois-tu ça comme une sorte de validation/consécration ?

En effet ça me semblait inatteignable car comme certains, étant plus jeune j'ai découvert certains artistes grâce à cette chaîne belge. Je n'aurais pas cru avoir la mienne quelques années plus tard, encore une fois ça me prouve que la musique n'a pas de frontières et Deparone est un de ceux qui l'a compris en mettant à disposition une vitrine pour des rappeurs du monde entier.

En lien avec tes origines franco-canadiennes, l'anglais se mêle toujours au français dans tes textes. Est-ce que ça te vient naturellement à l'écriture ou bien tu mets un point d'honneur à utiliser les deux langues, comme une marque de fabrique ?

J'utilise des anglicismes au quotidien ayant grandi la majeure partie de ma vie au Québec, mais j'avoue mettre un petit point d'honneur à le souligner sur certains morceaux. J'admets avoir une facilité à mélanger les deux et comme ça me vient souvent plus naturellement je ne me restreins pas sur son utilisation.

Jusqu'ici, penses-tu avoir atteint les objectifs que tu t'étais fixés dans le milieu du rap ?

J'adore cette question ! En fait les objectifs que je m'étais fixés avant de venir me réinstaller en France ont déjà été atteints mais je crois que mon envie de défis a fait que je m'en suis fixé de nouveaux depuis. J'ai espoir de continuer à partager mes sons avec toujours plus de gens et qui sait peut-être un jour revenir jouer aux Franco-folies de Montréal, ce qui serait pour moi une consécration.

Tu as maintenant pas mal de scènes à ton actif. Un retour sur une qui t'a particulièrement marquée ?

Curieusement c'est dans un bar, pour la sortie de mon dernier EP UTC. J'étais impatient de défendre le projet surtout que ça faisait un moment que je n'avais pas joué en live. Les gens étaient aussi bouillants que moi, c'était vraiment un bon échange d'émotion.

📸 ©Leo Alestro

Contrairement à d'autres rappeurs considérés plus solitaires, on peut te retrouver sur pas mal de feat. C'est important pour toi de partager le micro ?

Le partage est primordial pour moi, c'est ce qui me donne la force de continuer chaque jours. C'est toujours un plaisir de faire un son en collaboration avec un autre artiste, ça t'amène à repousser tes limites et à trouver de nouvelles idées. Comme je fais des feat avec des gens entre les deux continents je n'ai pas toujours la chance de pouvoir écrire avec l'artiste. Mais les meilleurs featuring que je crois avoir faits sont toujours ceux où l'on a partagé l'instant en studio, du choix desthèmes à l'enregistrement.

Le 8 mai dernier tu nous offrais tout ton dernier son – Blessed – en featuring avec C.L.H, qu'est-ce que tu nous réserves pour la suite ?

Plusieurs autres featuring sont prévus, certains sont même déjà enregistrés et pour ce qui est d'un prochain EP je travaille déjà la suite d' UTC. Sans trop m'avancer je peux déjà vous dire qu'une couleur plus « Soul » sera au rendez-vous dans le prochain projet d'ici là je continuerai de sortir des featuring, histoire de vous garder en haleine !

Le tout dernier projet de Julaï est disponible sur toutes les plateformes !

Pour le retrouver sur les réseaux :

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